Pendant longtemps, le parcours de formation se résumait à une succession de modules imposés, organisés selon une logique pédagogique descendante. Mais les usages ont changé, les attentes aussi. Aujourd’hui, un parcours efficace ne se limite plus à aligner des contenus : il doit guider, adapter, engager, et surtout correspondre aux réalités de chaque apprenant.
Concevoir un parcours, c’est penser une trajectoire d’apprentissage. Une progression qui respecte le niveau initial, les objectifs métiers, le rythme de chacun, et les contraintes du terrain. Ce n’est plus seulement une affaire de contenu, c’est une question de logique, de structure, de personnalisation.
Redéfinir le parcours comme trajectoire, pas succession de modules
Aujourd’hui encore, de nombreux dispositifs de formation ressemblent davantage à un catalogue de contenus juxtaposés qu’à une réelle progression pédagogique. Pourtant, pour qu’un parcours soit efficace, il doit être pensé comme une trajectoire, une séquence logique qui guide l’apprenant d’un point A vers un point B, en fonction de son besoin métier et de son niveau de départ.
Du contenu au cheminement : penser la logique de progression
Un bon parcours ne commence pas par la production de modules, mais par une réflexion sur les compétences visées, les prérequis, les séquences clés, les moments d’ancrage et les points de validation.
Il ne s’agit pas simplement de "proposer plusieurs contenus", mais de créer une progression pensée pour l’apprentissage. Cela implique de :
- clarifier les objectifs pédagogiques à chaque étape,
- organiser les ressources selon un ordre cohérent (pas seulement thématique),
- prévoir des moments de retour, d’évaluation, de réactivation des acquis.
Ce qui compte, ce n’est pas la quantité de modules disponibles, mais la qualité du fil conducteur qui structure l’ensemble.
Penser en blocs, en rythme, en modalités
Un parcours efficace ne doit pas être figé ni uniforme. Il doit intégrer différents formats (e-learning, mobile learning, classes virtuelles, présentiel, mises en pratique terrain…) et permettre à chacun d’avancer à un rythme adapté.
La logique par blocs, de compétence ou de thématique, permet de mieux structurer les contenus et d’offrir des points d’entrée personnalisés. Chaque bloc devient un mini-parcours en soi, avec son objectif, son rythme, et ses modalités propres.
C’est cette souplesse dans la structure qui rend possible une personnalisation plus fine par la suite, sans sacrifier la cohérence globale du dispositif.
Formaliser, sans figer
Enfin, construire une trajectoire, c’est aussi la rendre lisible. Les apprenants doivent comprendre où ils vont, pourquoi telle étape précède telle autre, et ce qui est attendu à chaque phase.
Cela ne signifie pas que tout est figé dès le départ. Un bon parcours reste évolutif, ajustable en fonction des retours, des usages et de la performance observée.
Formaliser le parcours (sous forme de carte visuelle, de tableau de bord, d’agenda interactif…) permet d’en faire un outil de pilotage aussi bien pour l’apprenant que pour le manager ou le formateur. C’est aussi ce qui donne du sens à l’effort : savoir où l’on va, pourquoi on y va, et comment on progresse.
Personnaliser selon les profils et le contexte
Chaque apprenant arrive avec son bagage, ses objectifs, son rythme, ses contraintes. Un parcours unique, figé et linéaire n’est plus adapté aux réalités du terrain. Pour être efficace, la formation doit tenir compte de la diversité des profils, sans pour autant devenir ingérable. C’est tout l’enjeu de la personnalisation : proposer un cadre structuré, mais capable de s’adapter intelligemment à chaque situation.
L’auto-positionnement et les parcours adaptatifs
Tout commence par la capacité à bien évaluer le niveau initial. L’auto-positionnement permet à l’apprenant de se situer lui-même par rapport aux objectifs du parcours. Couplé à des outils de diagnostic ou à des données passées (activités déjà réalisées, scores, rythme…), cela ouvre la voie à des parcours adaptatifs, qui proposent automatiquement les contenus les plus pertinents.
Ce type d’approche permet d’éviter la redondance, de gagner en efficacité, et surtout de valoriser l’expertise déjà acquise. L’apprenant ne se sent pas infantilisé par des contenus trop basiques, ni perdu dans des modules trop avancés.
Mixer les modalités pour répondre aux différents styles d’apprentissage
La personnalisation ne se joue pas uniquement sur le contenu, mais aussi sur les formats. Certains profils apprennent mieux par la lecture, d’autres par la pratique, d’autres encore par l’échange. Proposer une variété de modalités, mobile learning, vidéos courtes, ateliers présentiels, mises en situation, quiz interactifs, coaching individuel, permet de répondre à ces préférences sans complexifier le parcours.
Il ne s’agit pas de tout proposer à tout le monde, mais de rendre certains choix possibles, en fonction du contexte métier, des outils disponibles et des besoins exprimés.
Ce mix de formats permet aussi d’articuler formation et terrain, en intégrant par exemple des séquences de mise en pratique directement sur le point de vente ou sur le poste de travail.
Le rôle des données et de l’IA dans l’adaptation continue
Aujourd’hui, les plateformes de formation évoluent vers des logiques plus intelligentes. En analysant les comportements d’apprentissage, le temps passé, les scores, les abandons, les préférences, il devient possible de proposer des ajustements en temps réel.
L’intelligence artificielle ne remplace pas le formateur, mais elle peut l’assister : recommandations de contenus, relances ciblées, détection des décrocheurs, ajustement du rythme. Elle permet aussi aux managers de visualiser plus finement les besoins de leurs équipes, et d’accompagner de façon plus individualisée.
Chez SPARTED, cette logique de personnalisation est renforcée par un format mobile-first et des parcours adaptables en quelques clics. Cela permet à chaque collaborateur d’évoluer à son rythme, sans perdre de vue les objectifs communs.
Opérer le parcours : pilotage, engagement et continuité
Concevoir un parcours bien structuré et personnalisé est une étape essentielle, mais elle ne garantit pas sa réussite. Le vrai défi se joue au moment du déploiement. Il faut faire vivre le parcours dans le temps, accompagner les apprenants, piloter les progrès, et s’assurer que l’engagement ne s’essouffle pas après les premières semaines.
L’animation : plus qu’un lancement, un accompagnement continu
Trop souvent, les parcours démarrent fort, puis s’essoufflent faute de suivi. Pour maintenir l’engagement, il faut animer dans la durée, avec des relances régulières, des points d’étape, des rappels bien dosés.
Cela peut passer par :
- des messages ciblés (selon l’avancement),
- des challenges ponctuels pour relancer la dynamique,
- des points d’échange individuels ou collectifs,
- ou encore des récompenses symboliques qui valorisent la progression.
Ce travail d’animation peut être porté par un formateur, un manager de proximité, ou un référent formation. L’essentiel est que l’apprenant ne se sente pas seul face au parcours, mais bien inscrit dans une dynamique accompagnée.
Suivre les bons indicateurs pour piloter efficacement
Pour ajuster et améliorer le parcours, encore faut-il le piloter avec des indicateurs pertinents. Il ne s’agit pas de tout mesurer, mais d’observer ce qui fait réellement sens pour comprendre l’engagement et la progression des apprenants.
Parmi les indicateurs utiles :
- le taux de complétion des blocs ou modules,
- la progression dans le temps (par rapport au rythme prévu),
- les interactions (réponses, taux de bonnes réponses, retours),
- et bien sûr les feedbacks qualitatifs recueillis sur le terrain.
Ces données permettent d’identifier rapidement les points de friction, les séquences à revoir, ou les moments où l’apprenant décroche. Elles donnent aussi aux managers un levier pour adapter leur accompagnement.
Faire évoluer le parcours grâce aux retours terrain
Un bon parcours de formation est vivant. Il ne reste pas figé une fois déployé, mais s’enrichit, s’ajuste, évolue. C’est pourquoi les retours terrain sont essentiels : ils permettent de comprendre ce qui fonctionne, ce qui fatigue, ce qui mérite d’être renforcé ou supprimé.
Cette logique d’itération continue repose sur trois principes :
- écouter les apprenants, via des questionnaires courts ou des échanges directs,
- analyser les données d’usage pour repérer les tendances,
- ajuster rapidement, même par petites touches, pour rester en phase avec les besoins.
En intégrant cette capacité d’adaptation, le parcours devient non seulement plus efficace, mais aussi plus crédible aux yeux des apprenants. Il n’est plus perçu comme un outil figé venu d’en haut, mais comme une ressource vivante, utile et connectée à la réalité du terrain.